Warcraft III :
the frozen Throne
Post nostalgie #3
L'adolescence Encore un peu Nostalgique

Type de jeu
Jeu à ce point fantastique qu'il recale son ancêtre légendaire au rang de petit projet mal fichu.
Date de sortie sur nos machines
Juillet 2002 pour le jeu de base Reign of Chaos, Juillet 2003 pour l'extension, belle synchro.
Développeur
Blizzard Entertainment Inc. Les seuls à savoir créer des jeux qui recalent leurs ancêtres au rang de petits projets mal fichus
éDITEUR
Blizzard Entertainment Inc. Les seuls à laisser leurs employés prendre le temps de créer des jeux qui recalent… enfin qui savaient.
Warcraft III : disponible sur Battle.net, mais UNIQUEMENT en version Reforged. La version originale a juste disparu d'internet.
Alors que j’avais idolâtré Warcraft II et passé des mois entiers à poncer le multijoueur de Starcraft ; j’ai tout naturellement… méga snobé Warcraft III : Reign of Chaos à sa sortie ! Bah ouais, tiens, aucune idée de pourquoi je n’ai pas campé devant ma boutique préférée, attendant avec impatience de pouvoir mettre la main sur ce blockbuster ultra attendu. Ah si, je sais, parce que Diablo II me prenait déjà tout mon temps libre ! Je trouvais encore inconcevable de jouer à autre chose sur PC, à l’époque. Et de toute façon, ça restait du Blizzard, alors… c'était un peu comme si je jouais à Starcraft et Warcraft aussi, non ? Non pas du tout. Mais alors que Warcraft III a failli terminer dans l'onglet “Suite oubliée”, je l’ai quand même acheté, ce brave CD-ROM. Mais juste par un genre de coup du destin un peu improbable.
Reign of China

En gros, il m'aura fallu partir en Chine pour un “stage linguistique” payé par la fac en juillet 2004, et que je me pointe dans un genre de Fnac qui ne vendait que des CD de musique piratés, mais de vrais jeux vidéo, bizarrement. J'y allais juste pour comparer avec nos boutiques françaises, et puis j'ai vu la boîte de Warcraft III à cinq balles. Cinq euros, bam ! Le même prix que dix pintes de bière locale ! Ah bah comme en France en fait, en multipliant le prix par dix.
Tête qui tourne, tours qui pètent la tête

Qui dit achat du jeu en Chine, dit petits problèmes de compréhension. Parce que tout était écrit en caractères, là-dedans ! Le menu, les noms des unités, les objectifs de mission et le scénario, tout ! Heureusement, pas de doublages en mandarin, mais de la V.O.S.T CHN bien américaine, qui m’a permis de capter un minimum ce qui se tramait sur Azeroth. Mais quand même pas tout non plus. Les sprites 2D de mes petits péons chéris m’ont manqué au début, mais j’ai quand même bien accroché aux graphismes 3D rustiques, plutôt charmants en vérité. Quant aux mécaniques déjà bien huilées lors des précédents RTS de Blizzard, les voilà de retour, encore plus impeccables qu’avant ! Quand enfin je découvre quatre races jouables à l’identité bien marquée et les héros qui GAGNENT DES NIVEAUX PENDANT LES PARTIES, je tenais là le combo parfait, un bon jeu de stratégie doublé d’un système de progression que j’adore tant. Le tout mis en scène dans une aventuré haletante, de quoi grignoter un peu de terrain sur ce gros glouton de Diablo II. Bon euh, ne me posez pas trop de questions sur les détails des péripéties que vivent Arthas et compagnie. Quand je parlais de petits problèmes de compréhension, je me voilais un peu la face quand même.
Une fois le mode histoire terminé (plutôt rapidement ; vu que je séchais la moitié des cours à la fac), j'ai vite succombé à la tentation multijoueur de Battle.net. Encore ! Après Starcraft et Diablo II, bah ouais. J’affectionnais particulièrement le 2 contre 2, histoire de ne pas porter seul la responsabilité d'une défaite cinglante. Si j'ai un peu tâté le terrain avec les morts-vivants, j'ai fini par me spécialiser dans l’Alliance. Je ne joue jamais les gentils humains, d'habitude, mais bon. Je prenais souvent le vieux vieux mage à cheval qui invoque un élémentaire d’eau, là. Et la plupart du temps, je me façonnais une armée de fusiliers assistés de prêtres, dont la moitié boostait l’attaque, et l’autre abreuvait les troupes de sorts de soin. Si la partie s’éternisait, je balançais des griffons dans le tas. Ça a très bien fonctionné pendant un temps, jusqu’à ce que je tombe contre des grosses brutes qui savaient me contrer en deux secondes.


Alors que je prenais rouste sur rouste en parties officielles, j’ai découvert… les MODS. Et sur Warcraft III, il en existait plus que mon cerveau imbibé d’alcool tous les week-ends ne pouvait imaginer. J’ai testé plusieurs trucs avant de tomber amoureux d’un type bien précis : le Tower Defense. Détruire des vagues infinies d’ennemis avec des constructions de plus en plus puissantes, je sais pas, ça m’a juste rendu fou. J’en ai expérimenté des dizaines, incapable d’apaiser ma curiosité, subjugué par le nombre de bonnes idées, de variantes et de subtilités qu'on pouvait y trouver. Et des trucs nuls aussi, mais marrants quand même. En plus, je ne brillais pas par ma compétence, donc pour en terminer un, ça me prenait un temps fou. J’ai moi-même essayé de modder le jeu, en tentant de rendre hommage à Dungeon Keeper.
Je creusais des galeries et des bestioles sortaient toutes seules d'un portail. C’était rigolo, et ça m’a valu une très bonne note en tant que projet dans mon école de game design. Mais bon, il y avait trop de lignes de code à écrire, ça m'a toujours filé des boutons, les lignes de code. Le pire restait encore à venir, car quelques mois plus tard, un bon pote m'a parlé d'un autre type de mod complètement fou qu'il fallait absolument tester. Pour ça, il fallait acheter l'extension the Frozen Throne… Alors je ne suis quand même pas retourné dans la fausse Fnac chinoise pour ça. Mais l'add-on en anglais ne fonctionnait pas avec le jeu en mandarin. J'ai donc tout racheté, rendant par la même occasion mon stage linguistique obsolète.


Parce que bien sûr, je n'ai aucun autre souvenir de ce voyage (énorme mytho). Enfin voilà, j'ai enfin pu prendre le train hype du moment. Un train nommé DotA, Defense of the Ancients, qui allait pratiquement à lui tout seul déterminer la manière dont j’allais appréhender le monde du jeu vidéo pour les douze années suivantes. Je l'aime et le déteste à la fois à cause de ça.
Frozen Songs
Ah, et petite parenthèse sur la musique. Je n’en ai aucun souvenir, limite au point d’en avoir honte. Warcraft III est le premier jeu que j’ai installé sur MON ordi à moi. Ordi sur lequel j’ai aussi téléchargé des dizaines de milliers de fichiers MP3, et numérisé ma petite collection de CD. Et bah euh… je coupais la bande-son du jeu pour passer mes playlists perso. Désolé Glenn Stafford, Derek Duke et les autres, rien de personnel, hein ! J’ai écouté quelques morceaux pendant l'écriture de ce texte, et ça envoie quand même pas mal, j'avoue. J’aurais dû m’y pencher un peu plus, n’empêche, plutôt que de passer du rap ricain bien gras pendant mes parties. Ou pas, mais j'écoutais déjà du rap bien gras partout ailleurs alors… Il y a de l’épique, du grandiose, du sombre et du flippant là-dedans. Tiens, il semblerait que je préfère les compos associées aux morts-vivants. Mais rien à voir avec mes penchants rabat-joie, hein.
Mauvaise Ordure Balaizement Addictive - Moba
Je reviens sur DotA, le mod qui a défini un nouveau genre : MOBA pour Multiplayer Online Battle Arena. Deux équipes de cinq s’affrontent sur une carte symétrique, chaque joueur incarnant un seul personnage. On gagne de l’argent en tuant des bestioles (un peu) ou les avatars ennemis (beaucoup), on s’achète de l’équipement et on part défoncer la base adverse. Rien d’original, mis à part la manière d’y parvenir. Le nombre de héros disponibles donne mal à la tête, les types de gameplay aussi. Tout un éventail de tanks, assassins, supports, avec des nuances plus ou moins marquées selon les persos. On recommence depuis le début à chaque partie, mais le concept devient tellement addictif qu’on y retourne malgré tout. J’avais mes petits chouchous : Necrolyte, Visage, Puck, Spirit Breaker et surtout Meepo, qui avec ses clones pouvait immobiliser n’importe quel adversaire en permanence, moyennant un acharnement manifeste sur le clavier d'ordi.

J’ai d’abord joué avec des inconnus, puis j’ai contaminé plusieurs potes, qui se sont mis à ne plus faire que ça comme moi. On a perdu en sociabilité, on a multiplié notre consommation de binouses par vingt, mais qu’est ce qu’on a pu se marrer (ou péter des câbles aussi) ! Complètement envoûté par DotA, rien ne pouvait m’en déloger. J’ai bien essayé d’installer d’autres jeux, mais à quelques exceptions près, je les laissais tomber dès le lendemain pour replonger dans mes travers. Comment me soigner de cette addiction frisant le pathologique ? En fait, rien de plus simple. Il a juste fallu l’apparition d’un jeu encore plus captivant, encore mieux foutu, et qui allait me rendre encore plus barge. Et gratuit, en plus : League of Legends, ou le fossoyeur du peu qui restait de respectable chez moi.



