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Jurassic Park

Jeu hyper Flippant #5

Type de jeu

La giga hype des dinosaures transformée en bain de sang incompréhensible. Trop génial

Date de sortie sur nos machines

Décembre 1993, en même temps que le prix Nobel de la paix pour Nelson Mandela. Les deux événements sont forcément liés !

Développeur

Ocean of America, Inc. Les mecs ont renommé l'Atlantique trente ans avant Trump qui renomme le Golfe du Mexique.

éditeur

Ocean Software, une petite larme pour sa disparition en 1998, mangée par Infogrames.

Jurassic Park : disponible dans le pack Jurassic Park Classic Games Collection sur Steam, sur Switch, sur le Xbox Store, et sur le PlayStation Store. Bah dis donc, pas mal tout ça.

Octobre 1993, Jurassic Park sort au ciné en France. Grosse claque de fou, film culte direct, hype autour des dinosaures plus dingue que jamais… 98% des gamins connaissent l’histoire. OK, je n’ai pas vu le film avant sa sortie en VHS, mais j’ai suivi le mouvement même sans avoir vu les images. En primaire on pouvait agir de la sorte, en se vautrant dans un syndrome de l'imposteur pur à 100%. Suivre le mouvement signifiait ici jouer aux dinosaures dans la cour de récré. Je devenais un allosaure pendant une demi-heure, à courir et grogner en recroquevillant mes bras. Pas d'objectif, pas de but à atteindre, juste courir et grogner. Y a pas d'allosaure dans Jurassic Park ? Oui je sais, je me sourçais dans mon magazine préféré de l'époque, subtilement appelé Dinosaures. Tout le monde voulait être le T.Rex ou le vélociraptor, et j'aimais me la raconter sur des trucs absolument inutiles. Et donc, deux mois plus tard que le film, un jeu vidéo débarque sur Super NES ! WHABAM ! Seconde claque de fou ! Hype de… ah bah non, j’ai jamais eu la SNES.

Aussi cool qu’un compsognathus

Le jeu sur Mega Drive, alors ? Jamais acheté, aucune idée de pourquoi. Mais tant mieux ! Car j'ai quand même un peu testé la version sur la 16-bits de Nintendo, encore et toujours chez cousin Walter Valise. La meilleure de toutes, évidemment. Je pense qu’il a mis la patte sur la cartouche le jour de sa sortie, tellement il était fan, et tellement il obtenait tout ce qu’il réclamait. Par exemple, toute la gamme des jouets Kenner associés, et les Dino Riders encore avant. Du peu que j’en ai vu, Jurassic Park justifiait limite d’acheter la console à lui tout seul. Je réfléchissais toujours avec ce genre de superlatifs quand j’avais huit ou neuf ans, et ça m'a fait prendre un paquet de décisions regrettables.

Aussi mystérieux qu’un Parasaurolophus

Pour le coup, je ne regrette pas d'avoir zappé la cartouche Mega Drive, vu  que ça reste un action-platformer horizontal (entre guillemets, mais même), comme tous les autres jeux de la licence publiés à cette période. À part la version Super NES, qui aura donc le droit de se faire catégoriser de beaucoup plus stylée. Parce que. C’est gratuit, c'est sans fondement, c'est mon article, c'est mon embrouille avec moi-même. Qui incarne-t-on pour tenter l'aventure ? Un vélociraptor ? Ah non, ça c'est réservé à la Mega Drive. Gros point pour elle et gros seum pour moi. Ian Malcolm alors ? Bah nan, c'est juste un scientifique intello. D'ailleurs je me rappelle qu'on le trouvait un peu nul, étant gosses. Pas assez viril, avec un phrasé bizarre. Aujourd'hui je le préfère mille fois plus à tous les autres, parce que les poncifs mascus, j’en ai heureusement viré une bonne partie de ma construction sociale. Il m’en reste plein hein, que les plus virils de mes lecteurs se rassurent ! Mais non, on a évidemment le privilège de contrôler Alan Grant, le choix évident ! Imaginez on aurait dû jouer Ellie Sattler, une femme ! Pfouhuahah.

Le paléontologue n'apparaît pas en mode feuille de papier vue de côté comme dans les jeux des autres machines, mais plutôt en machin rabougri qui aurait oublié comment fonctionne la perspective. À cause de la caméra isométrique, tout ça… Il n'apparaît plus du tout dans les sessions en intérieur, vu qu'on passe en FPS, et donc à l'intérieur de ses yeux. À l’intérieur de ses yeux ? Tiens, cette phrase m’a coupé l’appétit, d’un coup. Le but ? S’enfuir d’Isla Nublar, je crois. Personne ne pourrait le dire, le brave Alan encore moins. La seule chose qu'il sait, c'est qu'il n’a plus personne pour l’aider, et les dinosaures ont envahi le moindre mètre carré de l’île. Les autres protagonistes ont-ils déjà été bouffés ? Ont-ils abandonné leur pote sans même le prévenir ? Aucune idée. Ça se passe quand dans le film, cette histoire ? D’ailleurs, en écrivant ça, un souvenir me revient. 

Ni Walter, ni moi, n’avons jamais compris ce qu’il fallait exactement fabriquer dans ce Jurassic Park. On errait sans plan d’action, en espérant trouver un truc utile à déclencher ou à découvrir. Ça nous suffisait, en plus, parce qu'on flippait bien assez pour qu'on s'emmerde. D'ailleurs, on n’errait pas. On explosait tout sur notre passage, plutôt ! Et par tout, je veux dire les dinos les premiers. Le paléontologue à la plus belle chemise du monde massacre des fossiles vivants à la pelle, juste parce qu’il a besoin d’entrer dans tel bâtiment ou d’emprunter tel petit sentier forestier. Armé de quatre ou cinq sulfateuses différentes, il fait revivre une ultime extinction de masse à ces pauvres lézards, qui n’avaient déjà pas demandé à ressusciter. Un  scénario un poil différent du film original, mais toujours mieux que ceux des Jurassic World. Balle perdue méritée, balek.

Et quand vient le moment d’activer des mécanismes de porte ou de passerelle… bah on les flingue aussi ! Quoi de plus efficace qu’un missile pour faire tourner une serrure, hein ? Bon, il y a plein de trucs à ramasser, aussi. Des cartouches pour l’arme 1, des munitions pour l’arme 2, des chargeurs pour… ouais d'accord et quoi d'autre ? Des œufs de dinos également. Donc on en sauve quand même quelques-uns ? Non non, on les ramasse pour éviter qu'ils éclosent ! Le massacre continue ! Des lunettes pour voir dans le noir, ou encore la carte d’identité d’Alan Grant lui-même. Parce que pourquoi pas, il l’a paumée en visitant la boutique du parc, avant que tout ne parte en live, sans doute. Les autres ont perdu la leur aussi, d'ailleurs. Tant de négligence chez ces gens !

Aussi flippant qu’un Thérinzinosaurus

Autant les scènes dans la jungle ou les montagnes dégagent un petit charme graphique, autant les zones en intérieur, elles piquent les yeux à fond ! Je ne me rappelais pas d’images aussi moches, bouah ! Pire que les donjons de Warriors of the Eternal Sun, ce qui représente un petit exploit en soi. Par contre, moins c’est beau, plus on flippe ! Dans les endroits clos, à savoir dès qu'on entre dans un bâtiment, on peut attraper l’angoisse à pleines mains ; encore plus dans l’obscurité complète, rendue toute verte par la vision nocturne. Et quand un raptor surgit de nulle part pour nous planter ses griffes dans le dos, on hurle de terreur. Enfin, avec mon cousin Walter, on faisait ça. Et on courait vers la console pour l’éteindre. Voilà pourquoi je me rappelle si peu du déroulement de ce jeu. On crevait de trouille en permanence, et on rejouait vingt fois le début du jeu. Surtout que dehors aussi, il y a de quoi nous rendre fous de peur. Notamment quand le T-Rex déboule d’un bosquet pour nous croquer. Il y a bien les messages pop-up prononcés par les personnages qui nous invitent à faire gaffe, mais ils n’arrangent rien à l’affaire.

J’AI BUTÉ 250 COMPSOGNATHUS, 150 RAPTORS ET 300 DILOPHOSAURUS, ET CET ABRUTI DE TÊTE D’AMPOULE DE TIM MURPHY ME RÉPÈTE POUR LA MILLIÈME FOIS DE COURIR POUR ME CACHER ? MAIS MERCI GAMIN ! Que dalle, ouais ! Je vais en défoncer encore plus, tu crois quoi ? De toute façon, ces avertissements en anglais, je n’y captais rien, évidemment. Et d'où ils me parlent, alors qu'ils m’ont laissé croupir tout seul sur cette île ? Bande d'enflures ! Enfin Alan, pas moi. Je souffre encore de quelques séquelles, désolé.

Aussi chantant qu’un, euh… Quetzalcoatlus

Jonathan Dunn, très actif de la fin des années 80 à la moitié des années 90 en tant que sound designer chez Ocean, a composé une B.O. que j’ai envie de qualifier de dinosauresque. Ouais, ça convient pas mal du tout, ce mot, vu que dino, ça veut dire terrible. Dans le bon sens du terme. Elle aurait même pu décrocher le titre “triassiquement dinosauresque” avec un peu plus de contenu et de cohérence. Je trouve que chaque morceau pourrait presque appartenir à un jeu différent, mais au moins, on fait une super découverte à chaque fois ! Pas de redondance, pas d’ennui. Pas d’identité de malade non plus, cela dit. Mais je m’en fichais à l’époque, et je m’en fous toujours aujourd’hui, tant les titres claquent de ouf, tous à leur manière. La rythmique extatique de Raptor Rap, la guitare improbable de Gallimimus Gallop, la lourdeur métallique de Interior Interlude… Ah si tiens, en voilà une de cohérence : le sentiment d’oppression qui nous tient tout du long. Bah ouais, on passe notre temps à se faire bouffer par des dinosaures ! Normal de se sentir un peu mal à l’aise, non ? Mais pour moi, le bijou sonore ultime s’appelle Triceratops Trot. Peut-être la compo la moins angoissante du lot, mais assurément la plus mélancolique. Une mélopée envoûtante qui pourrait nous donner envie de pleurer à peu près à n'importe quelle occasion, comme lors de cette scène où le brachiosaure meurt dans Jurassic World : Fallen Kingdom (film que je trouve ultra nul, mais ce passage uniquement créé pour nous faire chialer fonctionne à fond. Mais film ultra nul quand même). Cette O.S.T. rend un hommage aux capacités de la SNES bien différent de, disons Secret of Mana. En ce sens que dans Jurassic Park, la console parvient presque à sonner comme la Mega Drive. Brute et rugueuse. Mieux que la Mega Drive, même. Je ne pensais pas admettre ça un jour. Comme quoi, tout arrive, même des trucs plus improbables que redonner la vie à des dinos. On dira ce qu’on veut, cette machine pouvait produire des sons incroyables, quand elle voulait. Après, j'ai du mal à comprendre pourquoi Jon Dunn avait le cafard quand il imaginait in Triceratops trotter. Mais tant mieux si ça l'a aidé à produire cette merveille auditive.

Jurassic Park (SNES) - Triceratops Trot
00:00 / 04:45

Verdict en mode Pachycéphalosaurus

OK, Jurassic Park sur SNES a quand même quelques arguments pour plaire. Pas ses graphismes, qui n'impressionneront personne, pas son gameplay, qui consiste à jouer le dératiseur de reptiles, le déreptiliseur, quoi (perso, je trouve ça honteux d’avoir osé pondre un concept aussi basique, mais ça devait passer tranquille en 1993). Pas son déroulement, vu qu’on ne capte jamais rien à ce qu’on fout là. Mais je vous jure, y a quand même du bon là-dedans ! Voilà, pas facile d’expliquer pourquoi, mais ça prenait vachement aux tripes. L’ambiance et l'immersion faisaient super bien le job.

Sans doute parce qu’on espérait tous rencontrer le T-Rex, et qu’on le rencontrait vraiment. Et qu'il nous mangeait. De rien pour les protéines de mecton bien viril, frérot. Le succès du film a peut-être aidé aussi. J’ai adoré ce jeu à l’époque, je ne voyais que ses nombreuses qualités. OK, je ne trouve pas lesquelles, mais elles sont là, je vous jure. Il aurait fait trop bien dans ma collection Super NES imaginaire, aux côtés d’ActRaiser, Super Ghouls'n Ghosts, Final Fantasy VI et plein d’autres. Peut-être que Walter a gardé tous ses jeux, tiens. Je pourrais lui demander s'il se rappelle comment il m'envoyait éteindre la console quand on n'en pouvait plus de stresser. Ça fait plus de dix ans que je ne lui ai pas parlé, pas mal comme angle pour reprendre contact, nan ?

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