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Bubble Bobble

Jeu hyper FlipPant #1

Bubble Bobble, NES, Cover

Type de jeu

Laboratoire secret dans lequel de cruels reptiliens changent de pauvres créatures en fruits pour les dévorer.

Date de sortie sur nos machines

1986 pour le jeu Arcade originel, octobre 1990 sur la NES, 1987 sur l'Atari ST. pas vérifié pour les trois mille autres versions.

Développeur

Taito Corporation, Techniquement Square Enix, techniquement pas tout à fait des PME. Fukio Mitusji aux manettes du projet (je fais genre je connais).

éditeur

Taito pour la NES (produit par Shoji Takahashi), Firebird Software pour l'Atari ST (boîte de télécom britannique disparue depuis 1990, déso).

Bubble Bobble : disponible sur le Nintendo eShop, le PSN, le Play Store, l'Apple Store, et sur Steam, inclus dans le jeu Bubble Bobble 4 Friends : the Baron's Workshop. Toujours en version arcade.

J’avais cinq ou six ans et je me rendais chez mon cousin pour l’une des premières fois. Appelons-le Walter Valise, tiens. J’ai découvert sa chambre remplie de merveilles, les jouets, les peluches, les cassettes vidéo, les biscuits toujours meilleurs chez lui que chez nous (c'est là-bas que j'ai voué un culte pour les Délichoc)… et en point d’orgue, la Nintendo NES ! Je commençais à peine à appréhender le concept de console à l’époque. OK, j'avais déjà fait connaissance de la Master System chez papa, mais ça restait encore tout nouveau. Et si on a aplati nombre de Goombas et Koopas dans Super Mario Bros., j’ai encore plus craqué sur les dragons mignonnissimes de Bubble Bobble. Je ne le savais pas encore, mais j'allais vivre un paquet de cours magistraux donnés par Walter sur un paquet de jeux vidéo.

Première claque virtuelle

Bubble Bobble, NES, Main Menu

​buffet éclectique

Bubble Bobble, NES, Zen-Chan

Bub et Bob, donc, d’adorables petits reptiles cracheurs de bulles. Enfin adorables… leur objectif suprême ressemble surtout à un massacre de tout ce qui croise leur chemin afin de passer au niveau suivant. Des niveaux de plus en plus alambiqués et surpeuplés de créatures, qui manifestement détestaient les dragons. En même temps, il fallait voir leur tronche, à ces bestioles… ils nourrissaient juste une grosse jalousie mal placée car mille fois moins trognons que nos amis à écailles. Mais d’un autre côté, ils ne faisaient que se défendre, non ? On dirait bien que les dragons débarquent chez eux plutôt que l'inverse !

Aucune idée, peut-être que tout le monde en voulait à tout le monde pour que dalle, et ça nous semblait une raison suffisante pour tenter d'aller au bout du jeu. Et puis, comment résister à la tentation d’embuller toutes ces bestioles pour se repaître de cerises, tomates,  hamburgers, verres de… Martini ? Diamants bruts ? Euh… pourquoi pas. Je ne juge pas le régime alimentaire de ces petits lézards. Mine de rien, il y avait pas mal de trucs pour renouveler le gameplay. Les bulles d’eau par exemple, qui une fois crevées, se déversaient en torrent emportant tout sur son passage, et transformant tous les ennemis en gargantuesque banquet fruité (et autres aliments plus étranges).

Bubble Bobble, NES, Maita
Bubble Bobble, NES, Whale Stage

Les parapluies qui permettent de passer plusieurs stages d’un coup, les chaussures qui augmentent la vitesse de notre avatar, les bulles éclair qui… euh, tirent des arcs électriques sur une ligne horizontale, les croix qui… bah je sais plus, et les lettres à collecter pour former le mot EXTEND ? Ouah, Bonne question ! J’ai oublié. Et je crois savoir pourquoi.

À première vue, voici un jeu vidéo tout mignon, coloré et foisonnant. Bub et Bob font partie des personnages vidéoludiques cultes, qui trimballent leur air jovial depuis des lustres dans diverses tops listant les meilleurs jeux vidéo de tous les temps. À moins que je sorte ça juste de ma tête pleine de souvenirs exagérés par les années. Bon, supposons que ce soit le cas. On a déjà évoqué leurs vilains adversaires et leur inoffensivité. En apparence seulement. Car en fait, au bout de cinq minutes de jeu, je finissais toujours par trembler de trouille. Une trouille rigolote, mais quand même Le fond uniformément noir des niveaux, le besoin toujours plus grand d’emprisonner les monstres enragés dans des bulles...

Fausse bonne ambiance

Bubble Bobble, NES, Ghost Whale
Bubble Bobble, NES, Question Mark

Les faire éclater avant qu’ils n’en sortent eux-mêmes encore plus vénères, manger les fruits qui en résultent avant leur disparition dans le néant, les plateformes salvatrices mais quasi inaccessibles, à moins de se créer une échelle de bulles vides sur laquelle grimper sans perdre une seconde, le chronomètre parfois impitoyable, et le regard tout joyeux de Bub et Bob qui cache en fait une folie meurtrière… la promenade bucolique se change bien vite en expédition au cœur de l’enfer ! Ma confiance placide des débuts laissait forcément place à une angoisse frénétique à un moment ou un autre, et ce sentiment a dû traumatiser bien d’autres enfants. Enfin j’imagine.

​banger à volonté 

La bande-son se cantonne à un seul et unique titre. Enfin à peu près, le boss final a aussi droit à sa compo perso, mais je ne l’ai jamais entendue. Il y a aussi les musiques de fin, de niveaux bonus et… Bon d’accord, je me rappelle de rien à part un seul morceau ! Mais quel morceau ! Un véritable hymne à la bonne humeur, qui à lui seul permet de supporter le rythme haletant imposé par le jeu après quelques stages. Il en existe des dizaines de versions de ce titre, étant donné que Bubble Bobble a lui-même bénéficié d’un portage sur tout plein de machines, sans parler des remasters, reboots et remakes plus ou moins inspirés. La carte son de la NES rend un bel hommage à cette mélodie éternelle, et je ne dis pas ça seulement parce que j’ai découvert le jeu sur cette console précise (ou peut-être que si). Quoi qu’il en soit, entre ça et Crazy Frog pour me donner la pêche, j’ai vite fait mon choix. Merci Tadashi Kimijima, pour cette pépite de chiptune intemporelle qui m'a donné bien du courage, et pas seulement lors de parties de Bubble Bobble. 

Bubble Bobble (NES) - Quest Begins
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Flippant comme une baleine

Mon cousin Walter collectionnait tellement de jeux qu’il se lassait vite. Enfin, c'est l'impression que j'ai gardé de mes visites chez lui. Quand je retournais dans sa chambre toutes les deux ou trois semaines en réclamant qu’il lance la NES avec la cartouche de Bubble Bobble dedans, il s’exécutait avec de moins en moins d’enthousiasme, et pour des parties de plus en plus courtes. J’ai alors trouvé un remède à mon malheur chez mon meilleur copain de CP, qui possédait le jeu sur Atari ST. Un certain Randall Geyser. On a craché et bullé comme des malades, tout en lorgnant du côté de Golden Axe, Rick Dangerous 2 ou Space Harrier (sans oublier Troubadours, International Karate, + et hum, même un programme de Strip Poker qui nous faisait pouffer de rire sans qu’on sache bien pourquoi). En plus, lui aussi réagissait aux vibes flippantes qui s’en dégageaient. Sérieux, je vous mets au défi de ne pas hurler quand certains ennemis (qu’on appelait les baleines) s’énervent, deviennent rouges et volent trois fois plus vite. Et que dire des baleines fantômes, sortes de versions démoniaques des monstres susnommés, qui apparaissent lorsqu'on ne passe pas assez vite au stage suivant ? Rien, à part un gémissement horrifié. Bon, il faut avoir six ans pour que ça fonctionne, d’accord. Cette phobie des cétacés volants nous a empêché de terminer ce jeu, et je pensais depuis toujours qu’il existait plusieurs centaines de niveaux, possiblement infestés d'horreurs plus atroces encore que Ces rorquals démoniaques !! j’ai dû en voir une cinquantaine de ces stages, grand maximum. Ce jeu nous a accompagnés pendant très longtemps, via un émulateur d’arcade que j’avais installé sur mon ordi.

Bubble Bobble, NES, Diamond, Gif

On a testé d'autres remakes, gratuits ou non, bah on se marrait toujours autant à chaque fois. Mais si j’ai autant aimé Bubble Bobble, c’est bien parce qu’il représente le début de mes nombreuses visites chez Walter Valise. Visites qui promettaient de fantastiques découvertes à chaque fois, mais qui, je l’ai compris plus tard, me sortaient aussi du climat étouffant qui flottait dans l’appart de ma mère et mon beau-père. Chez Walter, je voyais au sein de son foyer des parents qui aimaient vraiment leurs gosses, tout le temps, et pas seulement en public pour soigner leur paraître. Mais pardon, je ne parle plus du tout de dragons et de bulles, là. Je garde le reste pour ma psy.

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