Super Mario Land 2 :
6 Golden Coins
Jeu Pas fini du tout #3
Type de jeu
Journal de vacances d'un touriste qui traverse le monde en détruisant la faune et la flore pour en tirer des tonnes de thunes.
Date de sortie sur nos machines
Janvier 1993, quand Bill Clinton arrive à la Maison Blanche.
Développeur
Nintendo R&D1, et ce n'est pas le nom d'un droïde.
éDITEUR
Nintendo Co., Ltd. et ce n'est pas le nom d'un pestidicide.
Super Mario Land 2 : disponible sur le Nintendo eShop.
Alors que je m’éclatais régulièrement avec Super Mario Land 1 dès que ma grande sœur Elena me laissait toucher à sa Game Boy, quel ne fut pas mon étonnement, quand en allumant la console un jour, un gros chiffre 2 accompagnait le titre sur l’écran d’accueil ! La suiiite ! Trop bieeeen ! Tout plein de nouvelles régions de notre belle planète à explorer ! Ah tiens non, rien à voir. Mais euh, pas grave ! J’adorais les surprises que me réservait cette grosse calculette grise, vu que je n’exerçais aucun contrôle sur sa ludothèque. Je n'avais pas mon mot à dire, mais à chaque nouveau départ en vacances, j'avais droit à de nouvelles étincelles dans les yeux ! Super Mario Land 2 m'en a procuré un paquet, et parmi les plus intenses. Terminés, les trajets insupportables d'ennui dans la caisse qui sentait le vomi de Rebecca (la petite sœur encore bébé) ! À nous les sessions de bagnole qui passent trop vite tellement on est à fond dans notre partie ! Mais qui sentent toujours le vomi, d'accord ; la Game Boy ne faisait pas vaporisateur de Sanytol non plus.
Bonnes surprises et mauvaises odeurs
Contenu en boucle
Dans Super Mario Land 1, le héros arborait plus ou moins la même tronche que dans Super Mario Bros de la NES. Pourquoi j'ai qualifié Mario de héros, d'ailleurs ? Aucune idée, je ne l'ai jamais considéré comme tel. Sauf ton respect mecton, hein. Bref, Super Mario Land 2 adoptait quant à lui le design du mythique Super Mario World de la Super NES… quoiqu'on pourrait plutôt le rapprocher de Super Mario Bros. 3, rapport au design 8-bits, voire carrément du 2. Bon, en tout cas, on incarne un plombier tout rondelet et joyeux, pas une espèce de cyborg au regard vide et à l'expression terrifiante de rigidité ! À la place d’une progression linéaire classique, une carte du monde se déploie sous nos yeux. TROP NOVATEUR le truc ! Enfin, Super Mario Bros 3 avait déjà mis cette mécanique en place, mais pas en laissant au joueur le choix de commencer par où il voulait. De toute façon, je n'avais joué que trois ou quatre fois à ce Super Mario 3, alors j'avais dû oublier (en vrai pas du tout, je n'ai aucune idée de pourquoi je mens, tout de suite).
En tout cas, mes pupilles n'en pouvaient plus de briller. Chaque monde possède sa thématique et mécanique définies, comme le monde de la lune et sa faible gravité, celui du Mario géant où tout est immense, et euh… attendez je vais mater un longplay vite fait, j'ai un petit trou de mémoire, là. L'alternance clair obscur dans le monde de la citrouille ? Mais ce jeu m'a marqué à fond, je vous jure ! Bon et le nouveau bonus carotte qui permet de planer sur quasiment tout un stage ? Ah ça existait déjà dans SMB3 avec la feuille qui change en Tanuki ? Oui bah je me souvenais, qu'est-ce qu'il y a ? La première apparition de Wario alors, ça c'est avéré, nan ? Voilà ! Ça faisait bizarre de ne pas voir Bowser mettre le bazar mais bon, on l'avait remplacé par un autre crétin de voleur cupide très méchant en surpoids alors… je n'ai pas trop vu de différence. Peu importait, j’avais l’impression d’avoir entre les mains un jeu à la durée de vie interminable ! Aujourd'hui, je me rends compte que pas tant que ça.
Mais mon enthousiasme de l'époque ne faisait que me berner, et mon manque de maîtrise tout court aussi. Bizarrement, enchaîner échec sur échec me convenait très bien. Ça voulait dire que je pouvais continuer à jouer dans relâche. Tant qu'il restait des piles, et que Elena ne m’arrachait pas la console des mains.
Les graphismes ont toujours de quoi se la raconter, je trouve. Au niveau de la taille des sprites, notamment. Sacrée différence avec ceux de SML1 ! Ils sont sacrément gros, nan ? Je n'avais jamais vu d'aussi gros sprites sur Game Boy. Vous en connaissez des plus gros, vous ? Pas moi. Mais normal, je ne sais même pas en quoi consiste plus de 90% de la ludothèque Game Boy. En tout cas, ça me rend toujours euphorique comme en 93, tiens. J'ai eu beau adorer Super Mario Land 1, sa suite l’a d’emblée rendu tout fade et dépassé. En tout cas sur le moment. Désormais, la nostalgie le permet de tourner les choses dans n'importe quel sens selon les besoins. Je trouvais tous les niveaux foisonnants de vie, les décors ultra travaillés, et beaucoup plus immersifs. Et puis, tout le monde avait l'air sympa, même les fantômes, quand bien même on explosait la tronche de tout individu croisant notre route. Mario exécute trois bestioles à la seconde en gardant un sourire imperturbable. Gros psychopathe, en fait ! Je me demande si je ne préfère pas son ancien design au final, qui colle mieux à ce genre d'éradication de masse.
Des pixels de toute beauté
J'avoue, j’avais quand même super peur des trois petits cochons enragés. Je n’arrivais pratiquement jamais à les battre ! Enfin voilà, même en proposant des stages aussi divers dans un monde complètement barré, ça fonctionne. On avait déjà vu bien pire, de toute façon. Je n’irais pas jusqu’à dire que cette DA rivalise avec celle de Yoshi's Island, mais pour de la portable 8-bits, on ne pouvait pas vraiment faire mieux. Du moins je le croyais. Et puis peu après, j'ai eu une Game Gear, et j'ai retourné ma veste. Je militais pour une reconnaissance de Columns comme titre bien meilleur que Tetris, je me fichais des JRPG de la Super NES, vu que ma cousine Églantine Dentifrice m'avait prêté Wonder Boy III ; même que j'avais bien aimé le Double Dragon le plus détesté de l'histoire. Exclu Game Gear, ouais ouais. Je ne convaincs personne ? Bah euh, moi non plus, en fait.
des sons de toute musicalité
Même si j’adore énormément le thème principal du premier Mario Land, et le reste de l'O.S.T aussi, d'ailleurs, me voilà obligé de reconnaître que la B.O. du 2 se cale sur la même fréquence extatique que les graphismes. D’ailleurs, notre personnage ne s’y trompe pas, en affichant un sourire idiot tout au long de son aventure. Comme pour Mario Kart 64, Koji Kondo ne fait pas partie du périple. Il ne pouvait pas être partout non plus. Kazumi Totaka le remplace, un gars relativement nouveau dans le domaine, mais qui a garni son C.V. de projets plutôt sympas par la suite. Link's Awakening, Luigi's Mansion, Animal Crossing, Super Smash Bros, des trucs comme ça, à même de vous refiler une street cred non négligeable. Il paraît qu'il possède une sorte de signature sonore, un bout de mélodie qu'il calerait dans la plupart de ses travaux. Dans le cas de Super Mario Land 2, il accompagne l'écran de Game Over. Bizarre que je ne m'en rappelle pas, vu le nombre de fois que j'ai vu cet écran s'imposer à mes yeux pour me manquer de respect. Heureusement, le gars ne faisait pas que caler son blaze musical partout. Il savait aussi composer de vrais morceaux, dont ceux de Super Mario Land 2, qui enrichissent l'univers des tuyaux, des pièces et des champignons à la perfection. Certes, on nous sert ici la même compo réorchestrée plusieurs fois, mais ça passe tellement bien, les arrangements sonnent avec tant de bonne humeur que je pardonne tous les défauts dont cette B.O. pourrait souffrir. Et puis, pour recouvrir tout ça de nappage de carrot cake, il existe un bruitage pareil à nul autre, audible à la septième seconde dans le morceau ci-dessous. Un son que j'e n’ai entendu nulle part ailleurs que sur Game Boy, sorte de grincement mignon mélangé à une stridulation d’insecte content. Je peux écouter ce petit trille cinquante fois par jour, je continue à me marrer comme un nigaud. Même mon gamin l'adore, alors qu'il n'a jamais vu une Game Boy de sa vie ! Pour moi, ça reste la plus belle signature de l'ère 8-bits (j'espère juste de pas déjà avoir dit ça ailleurs pour une autre console).
Camping 6 pièces d'or
Étant donné que je ne pouvais jouer à la Game Boy qu'en vacances ou presque, je ne me contentais pas de l'allumer pendant que la voiture ou le camping-car roulaient. Super Mario Land 2 me rappelle tout autant les sessions de jeux sur l’emplacement de camping, en Dordogne, dans le Lot ou dans le Gard. Je ne sais plus en quelle année on a visité quel département, mais on s'en balance. Quoi de plus génial que de s’installer sur un tapis d’aiguilles de pin, sous un soleil de plomb, une glace Dove au chocolat blanc dans la main, et la console dans l’autre ? Rien, à part la même chose, mais avec une soirée dansante en tongs et chemise ouverte prévue dans deux heures.
Et oui, je sais qu'on ne peut pas jouer à la Game Boy d'une seule main. Laissez-moi tranquille, je contextualise. Comme j’étais plus jeune de trois ans qu'Elena, je galérais pas mal à terminer les niveaux. Du coup, je m’arrangeais toujours pour reprendre une de ses parties enregistrées, en espérant progresser un peu, grâce aux bonnes bases qu’elle aurait posées. Au final, je lui pourrissais fatalement ses sauvegardes, je faisais genre de ne rien avoir là-dedans, et elle me tombait forcément dessus. Puis, privé de Game Boy jusqu’au lendemain, je terminais la journée en jouant avec mes G.I. Joe ou mes Monster in my Pocket dans la terre. Bah j'aimais bien aussi, mais je ne voulais pas l'admettre, alors le jour suivant, je recommençais. Et je me faisais punir encore. Et je recommençais. Trop d'insouciance dans une seule personne… tant que beau-papa ne m’ordonnait pas de ranger tel ou tel truc pour faire disparaître le sourire niais sur mon visage. Le même que Mario, tiens.
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