Sonic the Hedgehog 2
Jeu Pas fini du tout #1
Type de jeu
Cours magistral et indispensable d’écologie, à l'efficacité redoutable ; dommage qu’il soit bien trop rapide pour l’œil humain.
Date de sortie sur nos machines
Novembre 1992, quasiment en même temps partout dans le monde. L'un des moves les plus inclusifs du XXème siècle.
Développeur
Sonic Team (Japon) et Sega Technical institute (États-Unis). L'une des collabs les plus cool de l'Histoire.
éDITEUR
Sega Enterprises Ltd. l'une des boîtes les plus stylées de... Ouais, je crois que je vais m'arrêter là.
Sonic the Hedgehog 2 : disponible sur la Mega Drive Mini (pour ceux qui l'ont), sur la compilation Sonic Origins sur Steam and PSN, le SEGA Genesis Nintendo Switch Online (tant d'incohérences dans cette suite de mots), sur le Google Play Store et l'Apple Store.
J’ai beaucoup aimé le premier Sonic. Même s'il n'a pas intégré ma ludothèque Mega Drive avant pas mal d'autres cartouches, il m’a vraiment marqué sur plein d’aspects et accaparé pendant de longs mois. Ma grande sœur Elena Vestibule pourrait en témoigner, vu qu'elle avait participé à toutes mes aventures sur ce jeu. Dès qu'on a vu une pub à la télé qui annonçait le second opus, On a tout fait pour se le faire offrir. Il y a de fortes chances qu'on l'ait reçu en cadeau de noël, vu son timing de sortie savamment planifié. Et forcément, on a aussitôt préféré la suite à l’original. Si avec les potes ou les camarades de classe, je pouvais encore adopter une position ambigüe vis-à-vis de Nintendo avant, ce jeu m’a fait basculer du côté de la team SEGA pour de bon. Et pourtant, la Super NES débarquait en France la même année ! Dès lors, je pouvais enfin participer à la guerre des consoles avec un investissement maximal. Bon dans notre pays en particulier, c’était quand même plus simple de se ranger du côté de la Mega Drive, je n’avais pas trop de mérite.
Sang Neuf
Sonic au carré
Deux personnages jouables au lieu d’un, à la fois sur le même écran ou sur écran splitté, de nouvelles actions disponibles, des vrilles à prendre à tombeau ouvert, encore plus de viteeeeeesse ! Ce second opus fait tout mieux que le premier, tout en conservant l’inconvénient de souvent dépasser le mur du son. Mais on a tendance à occulter les défauts quand on est gosse, surtout s’il faut vanter les mérites du hérisson bleu face au plombier moustachu. Au-delà de ces futilités, Sonic apparaissait dans ma tête quand je faisais des courses avec les copains à la récré, certain que le visualiser mentalement me permettait d’aller plus vite.
Tout comme j'activais le Kaioken dans ma tête pour essayer de mieux jouer au tennis (spoiler : ça ne fonctionnait jamais). Et puis franchement, que dire des stages spéciaux en 3D ? De la 3D sur la Mega Drive, les mecs ! Sans Mega-CD ! Bon, ça existait déjà, hein, mais j’étais pas au courant. Cela dit, rien de mieux que l’apparition du spin and dash, qui permet de démarrer à fond de balle même en pleine remontée de pente. Cette feature, combinée au level design alambiqué à souhait, a ouvert un immense champ de possibilités. Côté graphismes aussi, les différents niveaux ont explosé les limite de l'imaginaire, déjà bien malmenées par son prédécesseur.
On alterne entre décors sauvages, casino géant multicolore et usine chimique sans grande cohérence, mais je ne crois pas que ce détail ait jamais dérangé qui que ce soit. De ce point de vue, ça ressemble beaucoup au premier Sonic, les couleurs flashy en plus (on peut trouver ça moins bien, mais à sept ans, la nouveauté c’était forcément mieux). Mention spéciale à “Oil Ocean”, qui dépeint une zone portuaire et industrielle digne des pires scénarios apocalyptiques jamais écrits. Mon stage préféré all-time. Vive la pollution, ouais.
La sensation de vitesse nous prend aux tripes à tout instant, parfois de manière un peu trop intense, et on perd de vue notre petit avatar aux baskets rouges avant d’aller vomir un coup. Après certaines parties, on finissait dans un état de fatigue avancé, mais en ayant refait le plein d’énergie en même temps. Sur un enfant, ça donnait un cocktail explosif qui a dû emmerder plus d’un parent. En tout cas, je reconnais un gros avantage chez Sonic : on fracasse des robots pour libérer des animaux.
Si près du but
Et ça, à une époque où dans tous les plateformers ou presque, on massacrait la faune et la flore sans se prendre la tête (Mr. Nutz ou Castle of Illusion en tête), ça fait quand même souffler un sacré vent de fraîcheur progressiste. Bon, je m'excuse auprès de toutes les petites bêtes prisonnières de Robotnik que je n'ai jamais pu sauver. Je bloquais toujours sur Wing Fortress, je me perdais dedans, incapable de trouver mon chemin. Elena a atteint Death Egg une ou deux fois, mais sans parvenir à vaincre le boss. Comment peut-on grandir sereinement sans avoir fini Sonic 2, hein ? Bah on ne peut pas.
consécration sonore
Les O.S.T. dont j'adore absolument tous les titres peuvent se compter sur les doigts d'une main. Eeeeet celle de Sonic 2 n'en fait pas partie. Allez, au revoir. Nan mais plus sérieusement, à part Sky Chase et Wing Fortress que j'apprécie peu, les autres compos font fuser des larmes de joie dans mes oreilles. Autant les hymnes ultra péchus que les mélopées plus sombres, Toutes ces chansons m'ont accroché pour toute la vie, exploitant à merveille les capacités sonores de la console. ça tabasse sans crisser, ça vibre sans étourdir, et ça se calmer tout de suite avant que je m'écœure moi-même avec ce phrasé de branlos. On pourrait presque deviner quel morceau correspond à quel niveau sans avoir jamais touché au jeu. Sur ce point-là aussi, à mon avis Sonic 2 surpasse son aïeul. Masato Nakamura a bien progressé en un an. Plus de titres, plus d’arrangements, plus de hype, plus de frénésiiiiiiiie !! On a même droit à des compos spéciales pour les stages à deux joueurs ! Après une partie, je me mettais toujours à fredonner les morceaux en courant dans tout l’appart, avant de me faire engueuler parce que je faisais trop de bruit ; quel meilleur gage de qualité, pas vrai ? J'emmagasinais le même genre d'énergie qu'en jouant à Psycho Fox, mais avec triple dose de coolitude. Ici aussi, je peux comprendre qu’on préfère la B.O. du premier Sonic, un peu plus humble et contemplative, comparée à la surenchère édulcorée de sa suite. Mais sérieux, qui peut rester assis sans bouger les fesses à l’écoute de ce genre de son ?
Cadeaux empoisonnés
Le cri de joie qu’on a poussé ma sœur et moi, quand on a appris qu’on pouvait jouer à deux en même temps ! Du coup au début, on se battait pour incarner Tails, le petit renard qui fait l’hélicoptère avec ses deux queues (désolé, il n’y a pas d’autre façon de le décrire). Le perdant dans l’histoire, souvent moi vu que j’étais plus jeune de trois ans, se coltinait Sonic et se vengeait en courant le plus vite possible pour sortir l’autre de l’écran. Le renard échappait ainsi au contrôle du joueur, ce qui le rendait tout de suite moins marrant et aboutissait à des querelles récurrentes. Quelques jours plus tard, on se battait pour jouer Sonic et pas Tails, logique.
En cas de conflit non réglé sur le moment, on partait dans le mode versus et on s'affrontait dans les quelques niveaux exclusifs, tout déformés par l'écran splitté. Je me souviens qu'on trouvait ça dégueulasse, mais on adorait quand même. Possible que ce manque cruel de coopération nous ait empêché de terminer le jeu. Remarque, si on tentait le coup seul, le tails géré par l’IA dans les stages spéciaux nous rendait juste fou de rage à se prendre toutes les bombes. Je n’ai donc jamais récolté toutes les émeraudes du chaos, ni vu la transformation de Sonic en Super Saiyen du temps où on se faisait au moins une partie par jour ; mon enfance a été 3% moins heureuse à cause de ça.
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