Secret of Mana
One-Shot De ouf #2

Type de jeu
Légende (of mana) qui a fait découvrir le RPG japonais à plein de gamins européens. Moi, il m'a juste appris à détester les lapins.
Date de sortie sur nos machines
Novembre 1994, presque un an et demi après la version japonaise. De la torture pure et simple à ce stade.
Développeur
Square Co. Ltd. la bientôt nouvelle entreprise préférée des gamers de toute la génération Y.
éDITEUR
Square Co. Ltd. tout pareil que le développeur. Quoi de plus beau qu'une telle liberté créative ?
Secret of Mana : disponible sur le Google Play Store, l'Apple Store, la Switch (dans la compilation Collection of Mana), et sur la Super NES mini, youhouuuuu !
Mon premier contact avec ce jeu se résume plus ou moins à l’expérience totale que j’en ai eue. J’y ai juste joué une fois chez un copain d’école primaire. Je me demande pourquoi j'allais dormir chez lui, alors que je lui avais parlé deux fois et qu'on s'évitait à moitié au sein du même cours de tennis. Mais merci à lui de m'avoir invité, hein ! Jesse Bidonville, qui pour le coup n'habitait pas du tout un bidonville, mais une baraque sacrément cossue, possédait une chambre qui faisait bien tout mon appart, tiens. J'ai sans doute testé Secret of Mana chez mon cousin Walter aussi, vu qu’il avait tous les jeux du monde, quoique je ne me souviens pas avoir vu le moindre RPG tourner chez lui. Pourtant, si ces quelques heures de gameplay sous la direction de Jesse restent aussi vivaces dans ma tête aujourd’hui, c’est parce que j’ai pris l’une des plus énormes claques virtuelles dans ma face. Si l’on fait abstraction de ces saletés de lapins enragés, bien sûr.
Soufflet de lapin

C'est quoi un JEUPORG ?

Secret of Mana, je l’ai idéalisé, je l’ai adulé, il représente l’archétype du jeu fantasmé parce qu’il n'existait que sur Super NES, console que je ne possédais pas. Durant ces moments privilégiés où j’avais accès à cette petite machine grise, je découvrais la ludothèque 16-bits de Nintendo, entre trésors inestimables et trucs un peu moins stylés, mais que je tenais en haute estime dans tous les cas. Concernant Secret of Mana, j’ai tellement adoré que je racontais à tout le monde que j’avais testé le meilleur jeu de ma vie. Je faisais croire que je connaissais ce titre par cœur, en hurlant au chef d’œuvre, alors que je n’avais pas vu au-delà des 10% du début. Qui n’a jamais déformé un peu la réalité pour briller en société, hein ? Je le faisais, histoire de me rendre plus intéressant que je ne l'étais réellement. Menteur mais lucide, le gamin.
Si j’avais passé plus de temps dessus, l’aurais-je moins encensé sur tous les toits ? Probablement pas, vu le succès critique qu’il a reçu. Le gameplay de baston isométrique en trois quarts temps réel a bien aidé à me le faire apprécier, aussi. Et les conversations entre nos petits personnages, et la diversité des ennemis, et la magie, et le système d’expérience… si j'ai découvert les RPG occidentaux avec Warriors of the Eternal Sun, je découvrais les RPG japonais avec Secret of Mana. Ça avait l'air beaucoup mieux fichu ! Ai-je comblé mes lacunes pour autant ? Ah bah non, tiens ; elles n'ont fait que s'aggraver avec le temps qui passe. Peut-être avais-je trop peur de retrouver ces satanés lapins fous furieux dans chaque JRPG que je croiserais.

Des paysages enchanteurs

L’atmosphère des vingt premières minutes de jeu, les seules auxquelles je puisse m’identifier, je les trouve juste mythiques. La forêt enchantée, le village, le… la chute d’eau ? Je crois ne pas avoir exploré beaucoup plus loin que la caverne des nains, quand on récupère la gamine avec ses couettes. OK, un peu plus de vingt minutes de périple, quand même. Il me semble, pas sûr… Merde alors ! Enfin, si la sophrologie, l’art-thérapie et l'acupuncture fonctionnent, je pense pouvoir déclarer avec une fermeté à toute épreuve que ce jeu possède des vertus médicinales. Les décors m’ont totalement subjugué par leur beauté. Ça me paraissait tellement plus joli que sur Mega Drive ! Pas seulement au niveau des sprites, mais aussi des couleurs, des animations et des effets lumineux. On pourrait sans souci projeter des images de Secret of Mana sur les murs d’une chambre pour aider un enfant à s’endormir, ça fonctionnerait mieux qu’une veilleuse en forme d'animal.
Surtout en forme de lapin, bordel ! Il n’y a pas de pires horreurs que les lapins ! Grâce à cette ambiance géniale, j’ai porté ce jeu aux nues comme aucun autre. Et je hochais la tête avec un sourire crispé quand on me parlait de tel boss super dur à vaincre, beaucoup plus loin que là où j'avais pu aller. Je feignais de ne plus me rappeler comment je l'avais battu, en espérant ne pas rougir de honte. Pourtant il y en a eu pas mal, des trucs auxquels j’ai touché quelques minutes seulement. Pas mal d’entre eux m’ont fait forte impression. Mais pas un seul ne m’aura transporté ne serait-ce que moitié moins que Secret of Mana. Je me contredirai sans doute plus tard dans une bonne douzaine d'articles, mais faisons semblant s'y croire pour l'instant.

Le fameux thème de la forêt
Avec un temps de jeu ne dépassant pas les deux heures au total, en plus en recommençant deux ou trois parties, les musiques des premiers niveaux partaient forcément avec un avantage sur les autres. Celle du tout début surtout, mais pourquoi je la vénère plus que tout ? Bah parce qu'elle déboîte de fou malade, quoi d'autre ? Si je devais embarquer un seul morceau d’O.S.T. de jeu vidéo sur une île déserte (avec petit port usb qui sort du sable pour recharger le téléphone), je n'hésiterais pas longtemps avant de choisir Into the Thick of It, le célèbre thème de la forêt qui fait office de tutoriel. Enfin peut-être qu’on l’entend par la suite, mais qu’est-ce que j’en sais ? Y a-t-il d’autres lapins à buter plus tard ? J’espère que non ! Quoi qu’il en soit, ce morceau a fait germer des réflexions dans ma tête, du genre :”Mais la Super NES, elle peut vraiment produire des sons aussi magnifiques ? Ce truc de malade !” Comment il a fait, Hiroki Kikuta ? Comme Yuzo Koshiro avec Streets of Rage ? En couplant je ne sais combien de samplers à la console ? Ai-je aimé ce morceau car j'avais déjà un faible pour les compos qui parviennent à la fois à apaiser, rendre heureux, rendre mélancolique, et même nous arracher quelques larmes (de bonheur et de tristesse en simultané) ? Ou est-ce morceau qui m'a rendu addict aux jolies mélodies forestières ? Ouais, j'ai remarqué que dans beaucoup de jeux, les forêts avaient le droit aux meilleures ritournelles. Quelqu'un aurait un avis contraire ? Hein ? Argumenter ? De quoi ? Connais pas ce mot.
Secret of Miracle
Du fait de ma courte expérience, la fameuse soirée chez mon pote restera un souvenir impérissable ; le genre de moment touché par la grâce de mère Nature, qui font de la nostalgie l’un des sentiments les plus précieux de Gaia notre terre nourricière. Magnifique déclaration, n'est-ce pas ? Ouais non, j'ai craqué, d'accord. Bon bah je répète la même chose, mais avec moins de Sinsemilia et un peu plus de… euh, de Midnight Oil, tiens. Autrement dit, cette virée chez Jesse Bidonville fait partie de mon top 3 de souvenirs d’enfance all-time. L'expression “d'enfance all-time” n'ayant d'ailleurs aucun sens. Une vibe particulièrement magique a rendu cette nuit-là archi incroyable. La chambre du gars trois fois plus grande que la mienne, et bien plus fournie en jouets de surcroît, l'inspiration débordante qui nous prenait entre deux sessions de console et nous poussait à dessiner…
