Bloody Roar 2 :
Bringer of the new age
One-Shot De ouf #4

Type de jeu
On prend le meilleur d'Altered Beast, le plus cool de Street Fighter EX et on mélange bien.
Date de sortie sur nos machines
Juillet 1999, meilleure excuse pour ne pas regarder le tour de France et ce turbo dopé de Lance Armstrong.
Développeur
Raizing Co., Ltd. qui existe encore sous le nom de Eighting Co., Ltd. connue entre autres pour les Naruto Shippuden.
éDITEUR
Virgin Interactive Entertainment (Europe) Ltd. disparue en même temps que ce brave renard de Titus.
Bloody Roar 2 : disponible nulle part, sur aucune plateforme officielle ! Wow, j'aurais pas cru.
J’ai joué à Bloody Roar 2 exactement une seule fois, avec le voisin qui habitait à côté de chez mon père. Jackson Palmeraie, si vous voulez tout savoir. Comme je le voyais au mieux une fois tous les deux mois en vacances, on avait toujours une autre tuerie à faire découvrir à l’autre lors de nos rencontres, et on ne rejouait quasiment jamais aux jeux déjà testés avant. Bizarrement, parmi tout ce que le gars m’a montré, seul celui-là m’a laissé un goût de trop peu. J’ai toujours eu envie de replonger dedans, mais impossible de trouver quelqu'un d’autre qui le possédait. On était encore tous matrixés par Tekken 3, de toute façon. L’acheter moi-même dans ce contexte ? La garantie d'un suicide social ! Personne n’y aurait joué avec moi, et de toute façon la PlayStation de la maison ne m’appartenait pas, alors je réfléchissais trois mille fois avant de me prendre une nouvelle boîte. Allez, j'aurais toujours pu embarquer ma petite sœur Rebecca Vestibule dans l’aventure, comme pour Street Fighter EX plus Alpha ou Bomberman Party Edition. Mais le risque de me faire hurler dessus par notre mère et son père m'a refroidi ; ils m'auraient à coup sûr accusé de vouloir corrompre sa parfaite innocence en la forçant à visionner des images d'une EXTRÊME VIOLENCE !
Mandale poilue dans ma face

Du sang, des griffes, des crocs, des combattants garous ! Tout ce drama pour l'exploser sans challenge, en plus (sauf son respect, elle avait huit ans en 1999). J’y pense toujours régulièrement, à cette frustration de n’avoir jamais pu me familiariser avec tous ces Animorphs belliqueux et très fâchés. Ma flemme aidant, j’ai attendu de nombreuses années avant de reprendre contact avec eux. Voilà cet affront réparé. Sans y rejouer ? Bah évidemment, sans y rejouer.
Mutants, transfos et combos

Je ne connais pas la version arcade d'origine, seulement le portage sur PlayStation chapeauté par Hudson Soft, lorsque cette entreprise pétait encore la forme. Je glisse un petit mot sur le lore, toujours un peu marrant dès qu'on touche aux jeux de baston. Sur notre planète vivent donc des zoomorphes, en plus des humains normaux. Si j'ai bien compris, le premier jeu révèle au grand public l'existence de ces gens pouvant se changer en animaux. Et cinq ans plus tard, lorsque le second opus démarre, les tensions entre gens et X-Men, euh pardon, zoomorphes sont telles qu'un conflit planétaire risque d'éclater. Un groupuscule anti humains mené par Magneto, ah non un tigre garou va s'opposer à des pacifistes avec pour leader Patrick Stewart... enfin plutôt un gros lion anthropomorphe. Et bien entendu, tout ce beau monde va se mettre sur la tronche sans aucune distinction de qui a voué allégeance à qui ! Encore heureux qu'on ait le droit de taper sur n'importe qui dans un versus fighting. Eh !
Aucun lore ne mérite de décider à notre place de qui tabasse qui, OK ? Au total, on nous propose une dizaine de combattants (onze en fait, mais le dernier n’est qu’un simple clone du méchant tigre en mode gentil). Pas ouf, même si techniquement, chacun d'entre eux existe en deux fois : version humaine et version animale. Mais point de voilage de face ici ! L'intérêt de Bloody Roar réside évidemment dans la classe que l'on dégage une fois transformé. Et la sensation de puissance qui en découle aussi. Il y a bien quelques petits malins sur YouTube qui s'amusent à plier le mode histoire sans jamais se faire pousser de fourrure, mais ce genre de flex dans Bloody Roar, bah ça fonctionne pas de ouf.


Le bestiaire se compose d'un loup (le Jin Kazama du jeu, clairement), un lion (Paul Phoenix ou euh… Armor King ?), deux tigres (Ryu et Evil Ryu), un caméléon (Yoshimitsu), un insecte (euh, encore Yoshimitsu ? ou Vega tiens), une taupe (Blanka), un lapin (Chun-Li), une chauve-souris (Nina Williams, ou Anna), un léopard (Julia Chang ou Cammy ?), et… euh, un genre de chat encore un peu humain, nommé demi-bête (Evil Dark Sakura). Désolé, je manque de réfs en jeux de baston pour comparer. Il restait encore plein d’animaux à faire, avant d’inventer des chimères chelou, pourtant. Contre toute attente, j'ai tout de suite voulu incarner la taupe. Je trouvais l'idée vachement originale. Et encore plus surprenant, j'ai tellement adhéré à son gameplay que je n'ai jamais voulu me battre avec aucun autre personnage. Pourquoi ? Ah euh… bah logique, parce que ça coule de source et que… et je ne me rappelle plus.
Je peux juste dire qu'il faut avoir soi-même administré des mandales avec ses énormes pattes griffues pour comprendre la satisfaction que ça apporte. L'insecte, j'appréciais beaucoup moins, alors que pourtant je les adore dans la vie. Dans les jeux vidéo ils me saoulent, voilà. Personne n'y peut rien. Sauf les scarabées de Dungeon Keeper, je vous aime pour la vie, vous-mêmes vous savez. À noter qu’on qualifie juste le gars d’insecte, comme si on disait de l'autre mec taupe qu’il se change en mammifère, quoi. Insecte à quatre pattes, d’ailleurs, va falloir rouvrir un cherche et trouve pour petite section de maternelle, les potes de chez Raizing. Bon, j'arrête de chouiner, je trouve les autres protagonistes plutôt réussis, à part peut-être la chauve-souris. Pourquoi c'est la seule à garder son corps de meuf sexy, mélange de Bayonetta et de Salma Hayek dans Une Nuit en Enfer (après métamorphose en vampire par contre) ? Pas de fourrure partout comme les autres, pas de mini pattes postérieures, pas de nez sonar sorti des enfers, juste un physique avantageux avec des ailes, et un petit bout de tissu qui se balade là où il faut.


Quoique très anguleux, le physique, PS1 oblige. Un des producteurs devait avoir un kink bizarre et a posé son ultimatum, je ne vois que ça. J'abuse un peu, parce qu'à l'époque je trouvais le jeu vraiment joli, notamment au niveau des FX. Plus joli que Tekken 3 en tout cas. Et question gameplay, quoi de vieux ? (pardon). Bon, il y a de la réactivité, de la lourdeur bien cool dans les coups, une caméra assez dynamique. Franchement ça vaaaaa, ça satisfait direct le casu des jeux de baston que je suis. On accède à la métamorphose en remplissant une jauge via le tabassage de son prochain, et on redevient humain lorsque notre prochain nous a trop tabassé une fois transformé. Pas d'chichi, pas d'tiépi (encore pardon). Les guerriers et guerrières déploient un panel de quinze attaques spéciales chacun.e, couronnées par un Beast Drive, une attaque dévastatrice (ça bouffe plus de la moitié de la barre de vie de la victime en face) en séquence animée uniquement disponible sous forme bestiale.
Ça vide la jauge de transfo aussi, mais on s'en fout vu que l'adversaire est déjà parti à l'hôpital. Le Beast Drive représente le gros ajout de Bloody Roar 2 par rapport au premier, raison supplémentaire de kiffer les versions garous de nos zoomorphes. Pas de quoi faire trembler le (true) ogre Tekken 3 et ses movesets interminables, mais il y a largement de quoi s'amuser un bon moment avec tout le monde. Surtout qu'ici aussi, chacun des personnages bénéficie de sa trame scénaristique dévoilée dans le mode histoire, sa cutscene finale et ses lignes de dialogues. Ça n'invente rien, ça sent (pas toujours) bon les nineties, leurs mectons ténébreux et tourmentés mais toujours bien stockoss, leurs meuftonnes calculatrices ou potiches, mais toujours sexualisées à point, pour ravir les pupilles des ados de l'époque. Même une fois changées en animal. Euh, quoi ? La léoparde a gardé ses boobs quand elle… oh et puis merde.

Animé pour Animaux
La musique nous vient de Takayuki Neigishi, apparemment pas très actif dans le milieu du jeu vidéo, mais plutôt dans la compo pour des animés. Ça se ressent beaucoup, d'ailleurs. J'aurais pu le deviner sans aller lire sa biographie avant, même moi et mon incapacité à fredonner un morceau en l'ayant écouté moins de cent fois. Il produit du gros métal old school, qui sonne parfois comme un groupe des années 80 resté assez éloigné du succès, mais qui retentit la plupart du temps comme un générique d’animé à la notoriété modeste +. Ça avait plutôt bien fonctionné sur moi, il me semble, quoique je ne m'en souvienne pas trop. J’aurais sans doute préféré entendre plus d’électro là-dedans, comme on en faisait si bien (ou pas) à la fin des années nonante (promis, première et dernière fois que j'écris ça). Aujourd’hui je réécoute ces œuvres, hum… avec pas mal d’indifférence. Tout se ressemble un peu, ça ne me paraît pas très inspiré. J'ai du mal à trouver un titre accrocheur là-dedans. Un grand nombre de critiques de l'époque mettent le doigt sur cette B.O. pas ouf. Pauvre Neigishi, il n'a pas dû gagner en confiance, même si ça ne l'a pas empêché de réaliser l’O.S.T. du Bloody Roar suivant, et du premier aussi. J'imagine que ça reste cool à mentionner dans ses achèvements personnels. Peut-être que les morceaux de la version arcade ont reçu un meilleur accueil, faudra que j'aille voir à l'occase (spoiler : oui oui, beaucoup plus). Quand je commence une phrase par “faudra que…”, c'est mauvais signe. Bon alors, je partage quelle compo ? Ça m'embête cette histoire de musique pas ouf ; j'ai pas envie de me moquer, mais je ne vais pas faire semblant de m'extasier non plus, quoi. Je précise quand même que ça gratte super bien la guitare, hein. Et ça appuie super bien sur les touches de synthé aussi. Mais toutes les créations répondent au même schéma de grosse intro, gros riffs mélodiques, gros bridge au synthé, gros riff encore et grosse conclusion. En gros (huhuhu). Surtout, absolument rien dans les morceaux ne me permet d’identifier l’animal associé. J’essaie, pourtant. Bon allez, faut bien que j’en choisisse un, le theme d’Alice, parce que j’aime bien son prénom. C'est super original ça, d'aimer le prénom Alice, pas vrai ? Mais franchement à quel moment la musique fait penser à un lapin ? Même un lapin plus vénère que celui du film Sacré Graal ? Absolument aucun, me concernant. Cela dit, j'aurais l'air con tout pareil si on me demandait de composer l'hymne d'une taupe ou d'un insecte à quatre pattes.
Espèce éteinte
Quand même, la honte de n'y avoir joué qu'une fois ! Faut être débile, un peu. Surtout que lorsqu’on me demandait durant mon adolescence à quels jeux de fight j’aimais jouer, je plaçais toujours Bloody Roar 2 dans la liste, contrairement à Dead or Alive par exemple (auquel je n’ai joué qu’une fois aussi). Cette franchise mérite mieux, même si elle n'a jamais pu inquiéter les énormes licences concurrentes, et qu’elle a dû abdiquer en 2003 (après avoir offert cinq jeux tout de même). N'empêche, maintenant que j'ai récupéré la vieille PlayStation de chez mon père, celle-là même qui avait fait tourner le CD-ROM de Bloody Roar 2 ce fameux jour où je l'ai testé avec Jackson, et qu'elle fonctionne encore en plus, il y a peut-être moyen de réparer cet affront. Bon, il faut que je rachète une télé cathodique aussi, un câble péritel, et que je trouve le jeu.




