Super Mario Bros. 2
One-Shot De ouf #1

Type de jeu
Simulation de jardinage, de base-jump en robe, lancer de potions et autres activités usuelles du quotidien.
Date de sortie sur nos machines
Avril 1989 en France, soit trois ans avant le Japon, parce que la cohérence et tout ça, on verra plus tard.
Développeur
Nintendo Company Ltd. étonnamment, sous la férule du célèbre Shigeru Miyamoto.
éDITEUR
Nintendo Company ltd. Suprenamment, sous la supervision du quand même un peu moins célèbre Hiroshi Yamauchi.
Super Mario Bros. 2 : disponible sur la Nintendo NES Mini Classic, et le NES Nintendo Switch Online.
Difficile de situer le contexte, mais j’ai découvert ce jeu chez mon médecin. Enfin, pas pendant une consultation au cabinet, mais dans sa maison, pendant une journée où je jouais avec son fils, plus ou moins un copain de maternelle. Je ne sais plus si j’ai sympathisé avec lui parce que son père était mon docteur, ou si ma mère a choisi ce docteur en conséquence de ma camaraderie avec son rejeton. En tout cas, j’ai connu Super Mario 2 avant le 1. Ce fut l'une de mes toutes premières rencontres vidéoludiques, et elle m'a marqué pour toute la vie, rien que ça. Enfin ses deux premiers niveaux m’ont marqué, en tout cas.
Première consultation

Radis radis panic

Chez moi, aussi bien chez papa que chez maman, on jouait aux machines de SEGA. La NES (et la Super NES par la suite), elle avait le statut de “console spéciale”, celle des copains. Un paquet de jeux ont acquis une sorte de statut légendaire, puisque j’y avais accès avec parcimonie : Bubble Bobble, La célèbre aventure ultra difficile des Tortues Ninja, et les premiers Super Mario, bien sûr. Pendant la récré, on menait une impitoyable guerre de clans, entre ceux qui vénéraient Nintendo et ceux qui adulaient SEGA. Moi, je pouvais dire que j’aimais bien les deux, ce qui laissait souvent les belligérants sans voix (et je finissais esseulé dans la cour, snife). Ah oui, euh, le gameplay sinon… Le fait de savoir qu’à la base, ce jeu ne faisait pas partie de la saga Mario explique pas mal de choses.
Les sprites de notre moustachu préféré, de Luigi, Daisy et Toad ont remplacé ceux des personnages originaux en Europe et aux US, peut-être par crainte que la cartouche ne se vende pas bien hors du Japon. Voilà d’où vient cette impression que les concepteurs se sont parfois égarés en chemin, malgré une volonté d’évoluer. Eh, je n’ai appris cette histoire qu’en 2008 ou 2009, alors… Et comme j’ai découvert Super Mario Bros 2 avant son aïeul, je n’ai pas vécu la désillusion suprême de ne pas comprendre pourquoi les ennemis ne mouraient pas quand on leur sautait dessus. Bon après, on en parle de cette fixation sur l’arrachage de plantes à tout va, en vrai ?


Quel illuminé a imaginé le joueur en train de désherber le monde entier, jeter des légumes dans tous les sens, et que ça allait être super cool ? En ayant raison, en plus. Moi, j'appelais ça des radis, mais il existe d'autres tendances, les navets par exemple, ou encore ceux qui nomment radis les petits légumes, et navets les grands. Passionnant, non ? évidemment que oui. Et le choix donné au joueur parmi quatre personnages avant chaque stage, trop bien aussi. Chacun avec leurs propres caractéristiques. Mario n'avait rien de spécial parce que bien fait pour lui, une sacrée unicité en soi. son frangin saute plus haut, au détriment de sa vitesse. Peach utilise sa robe pour planer sur de longues distances, et Toad arrache les radis plus vite que n'importe qui.
Avant qu’on apprenne que ce titre avait volé le concept de Doku Doku Panic, nombre de gamins ont catalogué Super Mario Bros 2 comme une sorte d’OVNI un peu foiré par rapport aux autres jeux de la licence. Pas moi, vu que je ne connaîtrais le premier Super Mario Bros. que quelques mois plus tard chez Walter, mais aussi chez un autre très vieil ami à moi, Lionel Mortadelle, chez qui j'allais squatter beaaaaucoup plus que Docteur junior, là. Personnellement, j’aimais beaucoup cet aspect mystique, avec les portes secrètes qu’on faisait apparaître en brisant des potions au sol, les salles noires qu’on y découvrait en entrant…
Ordonnance de psychotropes


Le design de Birdo, des Maskass, et le petit coup de stress quand un Phanto apparaissait, l’énorme tête de rapace faisant office de porte de sortie. Une espèce d’aura un peu envoûtante se dégage de ce jeu, flippante même, peut-être due aux couleurs étranges, au décor animé et aux monstres vraiment chelous. L’esthétique japonaise de la fin des 80’s / début des 90’s suinte d’une magie bizarroïde impossible à reproduire de nos jours (la nostalgie me fait raconter n’imp, et je la laisse faire en plus) ; je l’ai trouvée sacrément puissante dans ce jeu, plus que dans Psycho Fox, par exemple. Cela dit, il vaut peut-être mieux la laisser passer à la postérité, et n’en garder que les bons souvenirs.
Prescription de bande-son
Je trouve le thème principal tellement génial qu’il a failli occulter tout le reste de ma mémoire. Et pas que les autres morceaux, mais aussi les stages, la tronche des ennemis... etc. Il faut dire que je n’ai jamais terminé Super Mario Bros 2 ; je n’y ai même jamais rejoué en dehors de ces sessions chez le fils du docteur, personne d'autre que lui dans mon entourage ne le possédait. Y ai-je même joué plus d'une fois, d'ailleurs ? Pas sûr du tout. Bizarre qu'il m'ait phagocyté toute une partie de mon cerveau à ce point, alors que Je ne crois pas avoir passé le niveau 3, je n’ai donc jamais vu le monde de neige, ni la suite. Par conséquent, le morceau accompagnant les zones extérieures est resté ancré dans mes neurones après toutes ces années. N’importe qui peut raconter qu'il préfère Super Mario Bros. 1, ou que les légumes qu'on lance s'appellent des navets, je le laisse faire. Quelqu'un ose critiquer la musique, il a intérêt à se barrer vite de mon champ de vision ! Sinon je... ouais enfin, je trouverai bien truc. En tout cas, J'adorais déjà Koji Kondo sans même le connaître, lui et sa capacité à composer des mélodies véhiculant une bonne humeur incroyable, ou au contraire des titres qui transmettent un sentiment d'urgence hyper anxiogène. c’est bien la seule chose qui n’a pas changé par rapport à Super Mario 1.
Guérison impossible
J’ai beau ne plus trop savoir comment ni pourquoi j’ai noué une amitié avec le fils du docteur, cette expérience vidéoludique coïncide avec la découverte de jouets bien concrets que j’ai absolument adorés : les Cosmix et les Monsters in my Pocket, que le gamin en question possédait par dizaines chez lui. Mes premières épopées imaginaires, faites de créatures colorées en plastique mou, ont eu lieu dans cette chambre, entre deux parties de Super Mario Bros. 2 (qui se trouvait dans le salon, mais on s’en fiche un peu de ces considérations géographiques). Merci à lui de m'avoir rendu accro à ces trucs, ou pas. Aujourd’hui encore, je regrette comme pas possible d’avoir vendu ou perdu toutes ces choses. Foutue adolescence qui m’a fait jeter un paquet de merveilles juste par volonté de grandir !
