Football Manager 98/99
écrit par : ISKAN
Type de jeu
Simulateur de vie de prof d'EPS (et un peu de prof de SES)
Date de sortie sur nos machines
1999, assez tard pour décuver du France-Brésil 1998 (et 1, et 2 et 3 zéro !), mais le mois a été noyé dans l'alcool.
Développeur
Impressions Games. Des Britanniques (idéal pour un jeu de foot) également connus pour leurs autres jeux de gestion comme Lords of the Realms (Medieval manager 1400/1401), Caesar (Rome manager -49/-48) et Pharaon (Egypt manager -150/-149)
éDITEUR
Sierra c'est plus fort que toi (surtout pour éditer plein de classiques du monde vidéo ludique)
Football Manager 98/99 : disponible... euh, bah non, rien. Resté sur le banc de touche, oublié, relégué, expulsé du terrain de nos souvenirs.
Fin des années 90 le PSG est champion d'Europe, la France championne du monde et je découvre le foot, d'abord dans la cour d'école où le terrain monopolise 80% de l'espace disponible laissant une fine bande pour jouer aux billes et à l'élastique et puis sur les jeux vidéo en ponçant successivement FIFA 97, FIFA 98, Coupe du Monde 98 (vous ne vous y attendiez pas à celui-là) et FIFA 99 (logique !). Là vous vous dites un sportif qui aime les jeux vidéo, n'importe quoi ! Mais attendez de découvrir le geek qui aime le sport... Car si dans FIFA, on enchaine les tirs, passes et autres tacles à l'aide de sa manette, dans Football Manager on recrute des joueurs, on peaufine sa tactique, on établit un programme d'entrainement pour tirer le meilleur de son équipe et ensuite à ces derniers de faire le boulot pour gagner les matchs (et le premier qui râle il fait 3 tours de terrain !)
Football is life
Léa Passion Statistiques
Vous l'aurez compris, à défaut de chausser les crampons, vous allez enfiler vos lunettes et analyser plein de chiffres, des statistiques des matchs aux statistiques des joueurs aux statistiques de ventes de produits dérivés... Heureusement pour le jeune joueur que j'étais, le tout dans une version assez légère comparée à ses successeurs vers lesquels je me tournerai quelques années plus tard et qui compteront encore plus de tableaux ressemblant au final à un clone d'Excel, idéal pour jouer au bureau sans éveiller les soupçons de votre boss. Quel plaisir de passer des heures à chercher la perle rare qui allie à la fois talent et prix dérisoire ! À moins que d'autres critères plus fantaisistes ne rentrent en jeu comme le nom du joueur (Nikos Liberopoulos à jamais dans mon cœur !) ou sa nationalité (technique secrète : recruter des joueurs moins connus après avoir feuilleté l’album Panini « France 98 »).
En plus de ses attributs, chaque joueur est accompagné d'un petit descriptif qui pouvaient dans les meilleurs cas vendre du rêve (« Peut tirer à boulet rouge » ou « Est un magicien balle au pied » pour les meilleurs joueurs) ou offrir une vision d'horreur (« Rencontre des difficultés ... » pour les joueurs en totale méforme). Là où se différencie Football Manager par rapport à ses concurrents, c'est qu'en plus d'être l'entraineur, vous êtes manager (sans déconner). Vous devez donc gérer les finances du club, dérocher des sponsors, gérer les encarts publicitaires, agrandir le stade, construire des restaurants et des boutiques et choisir quels produits vous allez vendre et le prix demandé. Tout un volet assez fun sur le papier dont on s'occupe avec plaisir en début de saison mais qu'on laisse tomber par la suite, préférant retourner s'enfermer dans le vestiaire en pensant au prochain match.
Les Sims : football édition
Gros avantage par rapport à son principal concurrent, le jeu bénéficie d'un moteur graphique (même si relativement basique) permettant de voir évoluer les joueurs sous nos yeux alors que sur d'autres jeux, il fallait se contenter de lire du texte et imaginer le match dans sa tête. De plus, le commentateur ponctuera les matchs de répliques dignes de Thierry Rolland, le racisme en moins « Une passe qui ne restera pas dans les annales ... », « La balle est interceptée tout en douceur ! », « Un arrêt plus que décisif ! » ce qui permet de faire oublier l'unique musique qui par défaut est activée TOUT le temps mais qu'on peut heureusement couper avant de devenir fou. Très léger par rapport à la licence FIFA qui s'offrait Blur ou Fatboy Slim. Mais ce qui m'a vraiment marqué ce sont les menus du jeu qui nous font parcourir les différents lieux du stade, chaque pièce proposant plusieurs actions accessibles via de petites scénettes animées.
Dans le vestiaire, on accède au volet tactique via un tableau sur lequel résonne le bruit de la craie, pour l'entrainement on clique sur une caisse remplie de ballons qui se mettent à rebondir et pour lancer un match, on clique sur la coursive pour accéder au terrain sous les cris d'un public en délire, frissons garantis ! Vous pouvez rendre visite au président du club dont l'humeur varie en fonction de vos résultats, rencontrer vos recruteurs pour parler transferts, le pôle financier ou vous réfugier dans votre bureau afin de consulter les résultats de vos concurrents sur le télétexte (vous savez l'ancêtre d'internet, une sorte de minitel sur la télé). Si un match vous semble difficile, vous pouvez même tenter de corrompre vos adversaires. Bon personnellement j'essayais d'amadouer les joueurs de Monaco déjà blindés avec quelques billets et j'essuyais logiquement un échec critique finissant en prison aux côtés de Bernard Tapie.
Sanka t'es mort ? No man !
Autant vous dire que j'en ai passé des heures sur ce jeu qui est quasiment infini puisqu'à chaque fin de saison, une nouvelle commence juste derrière. Combien de fois ai-je dit « allez encore un match et je m'arrête » avant de rester encore quelques dizaines de minutes sur le PC ? J'ai même initié mon pote José Pamplemousse au jeu et il est logiquement devenu accro à son tour. Et lorsqu'il s'est rendu chez son dealer local et que celui-ci a tenté de lui refiler Guy Roux Manager 2000, la surprise fût totale et il aurait répondu devant l'interrogation du vendeur qu’il ne touchait qu’au meilleur « Football Manager, ça coule de source ! »
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