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Theme Hospital

Suite Oubliée à tort #4

Theme Hospital, PC, Windows, Bullfrog, main menu

Type de jeu

Gestion d'hôpital étonnamment super cool, et dont feraient bien de s'inspirer nos dirigeants politiques.

Date de sortie sur nos machines

Mars 1997, en pleine crise de la vache folle. Coïncidence ? Je ne crois pas !

Développeur

Bullfrog Productions, Ltd. qui me semblait juste inarrêtable à l'époque. Snife snife.

éDITEUR

Electronic Arts, Inc. qui me semblait encore arrêtable à l'époque. Bouhou.

Theme Hospital : disponible sur GOG, et sur le store d'EA. 

Déjà très fan de Theme Park, j’en attendais une suite avec pas mal d’impatience. J’espérais un jeu plus beau, un peu plus facile d’accès, et surtout plein à craquer de super attractions complètement folles ! Quand j’ai appris que ce nouvel épisode ne se déroulerait plus dans une foire exaltée, mais dans un hôpital tout moisi, mon enthousiasme a pris la poudre d’escampette en trois secondes, et j’ai reporté mon attention ailleurs. Pourtant, alors que personne d’autre ou presque parmi mes potes n’avait touché à Theme Park, un nombre conséquent d’entre eux a jeté son dévolu sur Theme Hospital. J’aurais dû me douter qu’il y avait une raison à cela, mais j’ai campé sur mes positions réactionnaires, jusqu’à ce qu’on retrouve un sujet de conversation commun par la suite (L’Odyssée et l’Exode d’Abe, notamment). Avec le recul, bien sûr que j’aurais dû écouter mes amis. Je n’ai jamais assez écouté mes amis, je le reconnais maintenant. Trop tard, beaucoup trop tard, ils sont déjà tous partis. Snife. Pourquoi vouloir se donner un genre à contre-courant, quand cela n'apporte rien d'autre que du mépris ?

Parc de répulsion

Theme Hospital, PC, Windows, Bullfrog, main menu

L'hosto, c'est rigolo

Theme Hospital, PC, Windows, Bullfrog, bloated head

Theme Park pouvait faire sourire parfois, avec ses clients qui gerbent à cause des frites dégueulassees, les attractions qui explosent, les employés sous payés qui ne bossent plus, les mascottes ridicules qui dansent jusqu’à l’épuisement, espérant que quelqu’un leur fasse un petit coucou… et simplement la tronche de tout le monde, en fait. Dans Theme Hospital, on se marre toutes les trente secondes ! Je crois que les développeurs ont compris que s’ils voulaient rendre intéressant un jeu de gestion d’hosto, il fallait se lâcher un peu sur la rigolade. Ainsi, on devient patron d’un établissement totalement lunaire, dans lequel se passent les choses les plus étranges du monde. Quelle bonne idée d’avoir inventé des maladies, plutôt que demander au joueur de soigner des gens atteints de cancer ou de septicémie avancée.

On s’éclate à dégonfler des têtes énormes, rendre aux gens invisibles leur apparence bien concrète, ou faire en sorte qu’une forêt de poils ne leur pousse plus sur le nez (certains individus auraient bien besoin de ce traitement dans la vraie vie, par ailleurs). Les effets sonores ajoutent une touche de subtilité à l’ensemble, surtout lorsque l’on survole des toilettes remplies de personnes indisposées. Les annonces des réceptionnistes, à base de “les patients sont priés de ne pas mourir dans les couloirs”, bah c'est drôle. Même les gros aigris et les rabats-joie de service, ça les fait marrer. Et oui je parle à leur place, puisque j’en fais partie. Bon, par bonheur, Theme Hospital a autre chose à proposer que son humour anglais. Vous aussi vous disiez “humour anglais” dans les années 90 ? Sans savoir si c'en était ou non, je veux dire.

Theme Hospital, PC, Windows, Bullfrog, plant
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Bon, je ne prenais pas trop de risques, vu que Peter Molyneux est effectivement anglais. Je ne crois pas l'avoir appris sur le moment, mais peut-être que si. Ou plusieurs années plus tard, ou pas. Peu importe ! On retrouve dans ce jeu la recette de Theme Park, revisitée pour convenir à toute clinique qui se respecte. On doit recruter du staff, mais pas trop. Il faut non seulement bâtir les différentes salles de diagnostic et de traitement, mais aussi penser à tous les détails qui rendront votre bâtiment un peu moins déprimant. Ainsi, il ne faut pas lésiner sur l'installation de chaises, de plantes, ou même des distributeurs de KitKat. Le placement de produit dans les JV, ça date, purée. Quand on fait face à une maladie encore inconnue, les médecins doivent rechercher la solution au plus vite. Enfin, vous pouvez aussi laisser les patients en misère, mais ça reste plutôt peu conseillé.

Les hommes de ménage (j'ai bien dit des hommes) peuvent se spécialiser dans l’arrosage des plantes ou la maintenance de l’équipement, entre autres ; le choix de leur activité favorite nous revient ! Le joueur doit veiller autant au bien-être des malades qu’à celui de ses employés, en maintenant une température supportable dans tout l’établissement, en proposant des salaires un minimum respectueux de la dignité humaine, ou en permettant aux gens de se détendre, via des salles remplies de jeux d’arcade ou de tables de billard. Là, on se rend compte qu'on ne dirige pas un hosto miteux de zone rurale souffrant de désert médical. Les quelques nouveautés de gameplay que j’ai pu déceler m’ont paru bien agréables, comme le personnel qui progresse avec le temps, et gagne en compétences. Ah merci ! De la progression ! Encore, encore !

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Theme Hospital, PC, Windows, Bullfrog, loan

On gère notre budget comme on peut, en jetant des regards apeurés toutes les dix secondes sur nos fonds disponibles, tandis que notre conseiller virtuel (sorte d’ange-gardien défaitiste et un poil sadique) nous abreuve de commentaires passifs-agressifs. On craint l’arrivée d’un inspecteur en pleine épidémie qui pourrait ruiner notre réputation. On transpire à la vue d’une petite saleté sur le sol, qui pourrait mener à une invasion de rats (réputation ruinée également). On tremble à l’idée qu’une machine ultra sophistiquée explose en pleine analyse de patient, réduisant en poussière l’intéressé, trois infirmières et deux médecins… j’en passe et des plus stressantes encore. Bah ouais, à force de ricaner devant les situations absurdes qui se déroulent sous nos yeux, on en oublie de manager l’hôpital. Trois secondes d’inattention suffisent à tout faire dérailler. Les fantômes de Theme Park et sa difficulté légendaire planent toujours dans le coin.

On vous soigne dans la joie et la bonne humeur

Tout comme chez Theme Park, la musique ne prétend pas s’ériger en point fort du jeu (je l’espère pour Russell Shaw en tout cas), mais ça m’a quand même moins irrité que dans le susnommé. On se rapproche plus de la playlist d’ambiance défilant tranquille, que des morceaux qui se déclenchent en fonction de l’endroit qu’on survole à l’écran. Rien que ça constitue une sacrée amélioration de la bande-son. Ça et le fait que ça ne sonne plus comme une fête foraine décatie, au plus dur des années 70, au plus profond d’une région sinistrée par la guerre et la famine. Évidemment, la B.O. penche plus vers la musique de hall d'hôtel que la soupe imbuvable qui nous détruit les neurones pendant une session d'auto-tamponneuses. On ajoute un peu de sonorités électroniques pour rappeler la haute technologie toujours présente dans les hôpitaux, et on enrobe l’ensemble de bonnes vibes tout ce qu'il y a de plus guilleret. Parce que qui a envie de frôler la mort en écoutant une marche funèbre ? Qui aurait envie de réellement crever en s’infligeant des musiques similaires à celles de Theme Park ? Au final, on tombe quand même sur quelques compositions qui donnent envie de jouer de la seringue et de nager dans une piscine de pilules avec entrain. On devrait essayer de jouer ces morceaux dans les salles d’attente bondées des urgences, peut-être que ça rendrait la torture un peu plus supportable.

Theme Hospital (PC) - Steady Pulse
00:00 / 03:24

Petite pause sans prétention

Ah ouais, là je m’en rends compte. J’aurais adoré raconter mes aventures médicales à mes amis pendant la récré au collège. “Et toi, alors ? T’as réussi à soigner cinquante patients à grosses chevilles ?”, “Purée, j’ai recruté un docteur qui a tué plus de malades qu’il en a soigné ! Abusé.”, “Comment t’as passé la mission 14, toi ? Moi j’arrive pas à nettoyer les toilettes pendant l’épidémie de diarrhée.” Des dialogues qui pourraient passer pour dénués de sens et d’intérêt aujourd’hui, pour qui a oublié son âme d’enfant accro aux jeux vidéo. En tant que collégien pas hyper populaire, ces conversations relevaient de la plus haute importance. Si j’avais connu le jeu, évidemment. Là je ne pouvais qu’écouter en silence.

Theme Hospital, PC, Windows, Bullfrog, gif

Dommage, ça m’aurait permis de caser que je connaissais Theme Park aussi, et que c’était ultra classe, et que ça, personne ne l’aurait su sans moi, et que… bon, tout le monde s’en foutait, tant pis. Populous ? Encore pire ? Qu’à cela ne tienne, j’allais bientôt reprendre le dessus sur ma culture Bullfrog en tombant sous le charme démoniaque de Dungeon Keeper, qui part certains aspects rappelait la gestion de patients en mauvaise santé (vous avez vu la tronche des Démons Bilieux et des Trolls, franchement ?). Remarque, on peut voir ça autrement ; n’ayant pas connu Theme Hospital, j’ai manqué une occasion de me la raconter sur mes performances vidéoludiques du moment. Non pas qu’elles aient été folichonnes dans tous les cas, mais j’imagine que mes potes ont pu souffler un peu. De rien les gars.

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